Itinéraire Haut de pageA l'aprés guerre, l'industrialisation et la mécanisation vont révolutionner la profession de carrier. Il faut faire fasse à une demande importante pour reconstruire. C'est ainsi que les marteaux-piqueurs, tronçonneuses ou autres haveuses apparaissent dans les carrières. La profession évolue, et les compagnons de labeur deviennent grutiers ou chauffeurs de poids-lourds. Ainsi des carrières de Beaulieu,Saint-Geniès-des-Mourgues et Sussargues sortiront les HLM de la Cité Astruc, La Paillade et Celleneuve. Mais le béton va bientot succéder à la pierre qui est devenue décorative : cheminées, fontaines, sculptures ... ! Les années 70 vont marquer le déclins des carrières qui ferment peu à peu. Il n'en reste que 9 aujourd'hui encore recensées dans l'Hérault dont 3 trois dans la zone entre Castries, Sussargues, Beaulieu et Saint Genies des Mourgues.
Les carrières abandonnées sont devenues décharges sauvages, lieu d'expression artistique à Sussargues, salle de concert à Junas ...Celles qui ont su se faire oublier de l'homme abritent aujourd'hui des mares et points d’eau temporaires qui favorisent le développement d'une flore et une faune (grenouilles, tritons ...) inhabituelle dans les garrigues.
Nous avons rapidement préféré nous diriger vers l'est, direction le Bérange que l'on traverse à gué. Apartir de là la garrigue a envahie les vestiges des carrières. Pistes, sentiers, bartas ... à chacun de découvrir les lieux comme il le souhaite ! Il n'est pas difficile de trouver un endroit propice à un casse croute bien mérité. D'autant plus que ce jour là Valérie et Jean Marie avaient sorti de leur sac un gateau au chocolat et à la chantilly pour améliorer notre ordinaire. J'en reste encore baba ...
Un sentier, dont le point de départ est sur la route de Beaulieu, permet de parcourir les carrières avec tout au long des panneaux explicatifs. Mais il est bien plus interessant de se "perdre" dans ce dédalle à la recherche des traces du passé. Nous sommes partis de Sussargues pour commencer par visiter la carrière de Font D'Armand qui abrite quelques sculptures. Franchement : déçu, il n'y a pas de quoi faire un détour. L'endroit est sale, abondamment taggé ... Peut être le froid matinal nous a t'il empêché d'être sensible à la magie du lieu ... s'il y en a une. En été peut être avec de l'animation ...
Les carrières les plus récentes sont impressionnantes, de gigantesques parois portent les cicatrices du travail de l'homme. Il est assez facile de distinguer les différentes périodes d'exploitation. La Carrière Farrusseng encore en exploitation offrent un spectacle impressionnant avec le Pic St Loup à l'horizon. Imaginez seulement un concert de Magma au fond des carrières !
L'itinéraire présenté n'est vraiment qu'indicatif, encore une fois le mieux c'est de se laisser aller à la découverte de ce lieu étonnant. Enfin, qui dit carrière dit trous et parois abruptes, donc si vous sortez des sentiers battus ATTENTION où vous mettez les pieds ... Que la Zeuhl vous accompagne
La zone entre Castries, Sussargues, Beaulieu et Saint Genies des Mourgues rassemble un nombre important de Carrières. L'extraction de la roche a débutée dès l'époque gallo-romaine. Cependant l'exploitation de cette pierre ne prendra son essor qu'à partir du XIIè siècle. Les tailleurs de pierre arracheront à la terre les blocs pour construire les châteaux de la région : Assas, Flaugergues, Massane, la Mogère, la Mosson …et Castries bien évidemment ! Les conditions de travail de l'époque étaient harassantes et les outils rudimentaires : la hache, la pioche, la masse et l'escoude (pic à deux bouts tranchants et biseautés). Malgré cela l'aqueduc des Arceaux, achevé en 1772, est construit grâce aux blocs des carrières de Saint-Jean-de-Védas, la cathédrale de Montpellier et les arches du Peyrou puisent leurs origines à Pignan.
Les carrières de Beaulieu (Hérault) Tiens à nouveau des carrières ! De Junas à Pignan s'étend un banc d'une même rôche datant du miocène. Il y a 20 millions d'années, cette région était bordée d'une mer qui, en se retirant, à laissé derrière elle des sédiments calcaires et argileux emprisonnant coquillages, coraux, oursins ... C'est ainsi qu'est née la pierre de Castries, ou la pierre du Gard : un calcaire blanc et granuleux, tendre et poreux qui a servi à construire bien des édifices du Gard et de l'Hérault.
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L'Echo des Bartas - 2009